• Le français adore les animaux...

    Le français adore les animaux...

     

     

    Ma poule habitait Metz près de l'Hôtel Ibis. Elle avait beau être plate comme une limande, souffler comme un phoque pendant l’amour, rire comme une baleine après, elle avait du chien à revendre. Cela me flattait et me rendait chaud lapin. Au lit c’était une vraie panthère. Chaque soir je m'entendais dire : dort mon loup. Elle le disait en baillant aux corneilles.

     

    Elle était têtue comme une mule ! Bien que cela n’aurait jamais du casser trois pattes à un canard, dès que j’avais cinq minutes de retard, elle devenait une vraie chienne. Pour ça : c’était une sacrée sourie ! Elle détestait faire le pied-de-grue.

     

    Ma grenouille avait un appétit de moineau mais pour la bagatelle celui d’un éléphant. Elle lisait en moi comme dans un livre ouvert alors qu’elle était myope comme une taupe. J’adorais ses yeux de caille...

     

    Pour me faire craquer, lorsqu’il n’y avait pas un chat autour de nous, elle me faisait ses yeux de biche. Ma colombe savait comment me faire prendre le bon élan pour la satisfaire ! Je ne faisais jamais la fine mouche quitte à être dans l'effort rouge comme un homard.

     

    J'étais muet comme une carpe. Sur les conseils de Marc de Metz, lorsqu’elle me tirait les vers du nez dès que je n’étais pas frais comme un gardon, j’essayais de noyer le poisson pour ne pas lui donner le bourdon. Je n’aimais pas qu'elle verse des larmes de crocodile. Elle savait être une pauvre petite chatte aussi attendrissante qu’une mygale.

     

    J’acceptais tout d’elle ! A ses côtés j’étais fier comme un coq. Je me sentais aussi fort qu’un bœuf. Je me croyais aussi rusé qu’un renard. Elle me rendait pourtant chèvre. Je me sentais alors aussi mal qu’un crapaud mort d’amour.

     

    J’avais parfois envie de gueuler comme un putois alors que je filais doux comme un agneau. Mes copains, ces chacals, se moquaient de moi car j'avalais des couleuvres tous les jours.

    Si j’avais été malin comme un singe, pour cesser d’être pris pour un pingouin, je me serais inventé une fièvre de cheval avant de filer comme un lièvre les rejoindre de temps en temps et prendre du bon temps loin de cette fouine qui m'obligeait à l'accompagner en ville dans sa Panda. Elle n'aimait pas la couleur de ma Coccinelle 

     

    Je n’ai jamais osé planter là cette bécasse pour aller retrouver mes potes avec qui j’étais copain comme cochon avant de la rencontrer. Eux ne l’aimaient pas ! Ils la trouvaient bavarde comme une pie et curieuse comme une belette.

     

    Un matin, alors que je dormais comme une carpe, je n’avais jamais besoin après l’amour de compter les moutons, elle m’a réveillé et dit :

    - C’est fini !
    - Ici c'est un nid d’aigle et tu n’es qu’un pigeon !

     

    Là j’ai compris qu’elle avait revu son ex, ce requin de la finance aux dents de castor, stupide comme un âne, mou comme une limace et poilu comme un gorille. Il l'avait laissée tomber pour une dinde avec une langue de vipère et épaisse comme un moustique anorexique. J’ai été vexé comme un pou qu’elle me rejette pour ce drôle de zèbre à la silhouette de gibbon et au faciès de barracuda vieillissant.

     

    Ce type, c’est un rat ! Il sent le bouc et il a une haleine de poney ! Je l'ai laissé récupérer sa belette. Avec elle il ne doit pas peigner la girafe ! Je lui ai donné le goût des boas en plumes. Il doit lui être impossible de faire l’autruche lorsqu’elle exige la position du cacatoès amoureux d’un toucan. Elle l'adore, c'est l'une des plus chouettes que j’ai eu le temps de lui apprendre.

     

    J'espère rencontrer une nouvelle petite poulette. Bien qu'on y est serré comme des sardines je refais le paon en discothèque. Je l'espère avoir un cou de cygne, une taille de  guêpe, des jambes de gazelle et une crinière de lion et n'être surtout pas une oie blanche.

    Elle devra aimer les
    ours polaires, les rennes et les caribous. Mon ex n'aimait que les kangourous, les dingos et les koalas
    . Elle rêvait d'une ballade à dos de dromadaire dans le bush, moi d'en faire une derrière un attelage de huskys dans le Grand Nord.

    En attendant, chez moi je tourne en rond comme un ours en cage. Dehors j'essaye d'être gai comme un pinson. Il m'arrive d'avoir la tête comme un porc-épic après une nuit blanche. Mes copains me secouent les puces dès que je leur parle d'une grande sauterelle rencontrée. Je me force alors à me dire : minute papillon, tu as tout ton temps.


     

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  • Commentaires

    29
    kris
    Mercredi 14 Mai 2014 à 23:00

    eo


     tu ne l'avais pas déjà mis sur ton blog???  j'ai un vague souvenir de ce poème que je trouve super bien imaginé... que d'heures tu as dû y consacrer.. pour notre grand plaisir


    bisous

    28
    Mercredi 14 Mai 2014 à 08:52

    Un bestiaire original.....preuve de la richesse de notre langue.....un bel exercice de style


    bonne journéesmile

    27
    Mercredi 14 Mai 2014 à 01:22

    J'espère que la prochaine ne jacassera pas comme une pie...  :-)

    Très amusant ton texte.

    26
    Mardi 13 Mai 2014 à 22:15
    Un vrai zoo à Metz merci de nous le faire visiter. Tu es intelligent comme un dauphin. Cela parait simple comme une colombe mais il fallait le faire bonne soirée, bises
    25
    Mardi 13 Mai 2014 à 22:15

    un amusant bestiaire - bises fleuries du soir

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    24
    Daisy
    Mardi 13 Mai 2014 à 21:26

    C'est bien écrit, bien tourné , très original !    Daisy du blog de Chaourcinette 

    23
    Yvonne Anne
    Mardi 13 Mai 2014 à 21:09

    Je n'ai pas eu à compter les animaux de ce "zoo" original, d'autres l'avaient fait avant moi! Les uns me sont sympathiques, d'autres nettement moins.

    Bref, voilà un "sacré" bestiaire pour décrire une vie à deux , pas " ranplanplan " pour un sou ! J'essaie d'imaginer la position du cacatoès amoureux d'un toucan....Prépare tes crayons, Marc!

    Un grand bravo pour ce texte drôle....il fallait le " pondre ".

    Bises et bonne soirée.

    22
    Mardi 13 Mai 2014 à 18:51

    Bonsoir Marc,

    Quelle tranche de vie, j'en suis épatée et même Annie les a comptés....

    Amélie N. et les autres écrivains n'ont plus qu'à bien se tenir....

    Gros bisous du soir de Mireille du Sablon

    21
    Mardi 13 Mai 2014 à 18:50

    bonjour,

    eh bien j'espere que tu as repris ton souffle car il fallait le sortir ce texte..

    super exercice mais j'apprecie, en esperant que c'est juste pour le fun et non pas la realite.

    à bientot

    20
    Mardi 13 Mai 2014 à 17:39

    un vrai régal à lire !!! tu as un sacré talent pour l'écriture!

    bisoux biggrin

    19
    Mardi 13 Mai 2014 à 16:16

    Bonjour,
    Mais tu est un vrai grand poète comparé à des La Buyère, La Fontaine, Voltaire etc. …

    Pour exemples :
    La Bruyère utilise des expressions telles que "espère d'animaux glorieux", "tout autre espèce" ou encore l'expression "L'homme est un animal raisonnable".
    L'Homme, dans ses basses représentations de lui-même, se compare à certains animaux, qui en réalité ont des instincts supérieures quand à la considération de leurs semblables.
    Beaucoup de références aux animaux sont faites dans ses texte tels que : "loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe", ou encore "qui vous mettent au dessous de la taupe et de la tortue" ...

    La Fontaine utilise lui aussi la comparaison entre l'Homme et l'animal, mais cela n'est pas chose rare dans ses textes, car dans la majorité de ses fables ils utilisent les animaux pour faire référence aux Hommes et faire passer son message. Il utilise le lion, l'ours et le loup. Ainsi est associé le lion au roi des animaux, par exemple. "Le lion dit (...) Je suis Roi".
    L'Homme se juge ainsi lui-même, aux travers d'images d'animaux.
    L'Homme est représenté comme une espèce inférieure à l'animal, puisqu'il se fait la guerre inutilement, puisqu'il s'enorgueillit de lui-même …

    Il te faut trouver un éditeur … et rapidement ...
    Je me plais à imaginer le même texte écrit à 4, 6 ou dix mains de messines connues ...
    Merci d'être passé … Bonne journée … @+ Claude

    18
    Mardi 13 Mai 2014 à 16:12

    Bonjour Marc,

    Il est vrai que les français adore les animaux mais toi tu en as l'emploi dans toutes les situations, bravo pour ton texte tout à fait original. Merci de cette amusante lecture si bien tournée.

    Je t'embrasse affectueusement, amitiés du Berry

    Marielle.

    Merci pour ton beau commentaire sur la Corse, ravie que le poème t'ai plu.

    bonne journée.... à travers les averses

     

    17
    Mardi 13 Mai 2014 à 15:06

    Bravo un texte très imagé. C'est tout un "agrès" que tu avais là. ( agrès, vieille expression pour désigner quelqu'un d'exceptionnel. Québécisme) 

    16
    Evy
    Mardi 13 Mai 2014 à 13:56

    Petit kikou en passant marre de ce temps un coup soleil et un cou pluie bonne journée a toi bisous Evy

    15
    Mardi 13 Mai 2014 à 12:41

    ben moi, après avoir bien ri;..je m'en vais aller dormir comme la vieille marmotte que je suis !! à bientôt !

    14
    Mardi 13 Mai 2014 à 12:13
    Mamoune Marie

    bonjour Marc,

    Me voici de retour eh bien quel talent, il est vrai qu'on fait régulièrement référence aux animaux dans les sujets de conversation, aurions-nous un tel besoin d'identification pour nous rassurer?

    gros bisous d'Anjou avec le soleil et la fraîcheur.

    Mamoune

    13
    Mardi 13 Mai 2014 à 12:09

    Cc Marc ... BRAVO, BRAVO ... très bel exercice cool

    Bises Amicales, bon mardi

    12
    Mardi 13 Mai 2014 à 10:43
    Claudine /canelle

    Rho....magnifique travail d'écriture !!!!

    Tu es vraiment doué , en plus ce texte  est parfait !!

    Bises 

    11
    Mardi 13 Mai 2014 à 10:30

    moi je te vois bien en ours, je t'imagine dans ta grotte passant l'hiver et rugissant l'été ... Bonne journée !

    10
    Mardi 13 Mai 2014 à 10:15
    jazzy57

    J'adorrrrrrrrrrrrrrrre ! Bravo pour ce magnifique inventaire animalier appliqué à la relation duelle , un sacré exercice d'écriture que tu maîtrises parfaitement . Juste une petite question qui m'est venue à l'esprit en te lisant . Je suis curieuse mais j'aimerais beaucoup connaitre la position du cacatoès amoureux d'un toucan ^^ ...

     

    Bonne journée Marc 

    Bisous 

    9
    Mardi 13 Mai 2014 à 09:50

    Excellent texte,bravo.Bonne journée

    8
    Mardi 13 Mai 2014 à 09:49
    Josette

    Marc quel régal cette visite dans ta ménagerie...c'est le zoo d'Amnéville chez toi !

    j'ai pris le temps de déguster et de revenir sur ton histoire d'amour, une biographie je n'en doute pas cool

    il faut comprendre cette pauvre poule si tu lui avoues qu'elle est attendrissante comme une mygale ne t'étonne plus qu'elle te mène une vie de chien.

    Merci pour cette bonne humeur matinale. Je te souhaite une belle journée, BISES

    Merci pour ton commentaire à propos de la photo du lundi, peut-être que celle qui sera proposée au texte ce mardi sera plus réjouissante, 

    7
    Mardi 13 Mai 2014 à 09:44

    Superbe texte . Quelle imagination débordante tu as !!! et surtout quel résultat !!! J'adore !! Et c'est vrai que nous aimons les animaux !!!Bisous du jour.

    Tatiana

    http://lesptitsbonheursdetatiana.blogspot.fr

    6
    Mardi 13 Mai 2014 à 09:16

    J'ai lu deux fois, la première lentement en m'arrêtant presque à chaque animal puis une deuxième fois normalement et là j'ai vraiment apprécié l'écriture et ce grand roman d'amour, hi hi ... vraiment très drôle, de quoi rire comme une baleine ! mais quel exercice ! bravo Marc, tu sais bien jongler avec notre langue française si complexe. Tellement complexe que tous les noms animaux ont une signification humaine !
    Je suis contente que tu reprennes tes écrits, mots,  poésie, ressenti, ... tous ces mots écrits là, dans tes tags où il m'arrive d'aller me promener.

    A bientôt avec mes bises amicales

    Annick

    5
    @nnie54
    Mardi 13 Mai 2014 à 09:00

    he J'ai bien ri de ce texte si animalier !   Bien tourné avec les 102 animaux empruntés pour cette non moins triste tranche de vie...Bravo Marc, tu nous épates toujours !

    Bises  @nnie

    4
    Lydie
    Mardi 13 Mai 2014 à 08:35

    Bonjour Marc,

    Sacrée ménagerie admirablement décrite par tes soins.

    J'en ai même le tournis, tellement j'ai ri, et je ris encore.

    Merci!

     

    3
    Mardi 13 Mai 2014 à 08:31

    bonjour Marc très bien écrit j'ai bien rigolé avec ton texte bises MA

    2
    Michelle C
    Mardi 13 Mai 2014 à 01:47

    J'ai trop ri en lisant votre texte!

    Je vais, maintenant,  pouvoir aller me coucher détendue, grâce à vous... Merci!

    Vous devriez être remboursé par la sécurité sociale! Lol !

    Bonne semaine.

    Surtout Marc ne m'en veuillez pas si je ne vous tutoies pas mais je n'y arrives pas tant que je ne connais pas les gens. J'ai dit la même chose à Annick.

    Je laisse faire le temps...

    Bisous à vous et continuez à nous distraire!

     

    1
    Mardi 13 Mai 2014 à 01:20

    Coucou Marc,

    Bravo, bel exercice de style. Chapeau bas l'ami.

    Bises et bonne nuit. ZAZA

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