Fier de vivre à Metz : découvrir Metz avec des centaines d'articles et des milliers de photos.
Pour faire la photo de ce coucher de soleil presque exceptionnel, j'ai du accepter de m'enfoncer presque seul dans une forêt profonde à quelques kilomètres de Metz.
Cela m'aurait semblé bien moins terrifiant si cette forêt je devais l'avoir traversée par une belle matinée ensoleillée d'été comme celle de cette photo.
Je n'ai pas vraiment eu le choix et il était presque minuit (21h45 ce n'est pas si loin de minuit) lorsque je m'y suis retrouvé presque seul au milieu de presque nulle-part.. Il est temps que je commence la narration de cette aventure presque improvisée par le début.
Il me faut donc commencer par vous dire que nous étions pas des centaines. Nous étions que 24 en comptant les femmes, les enfants et les hommes. Comme un vélorail permet d'embarquer quatre aventuriers, six nous étaient réservés et prêts lorsque nous sommes arrivés au point de départ.
Ensuite, il me faut vous dire que chacun a eu à cœur de bien choisir ses coéquipiers et ce en fonction de la taille, de la motivation, de la sportivité et parfois, seulement parfois... du poids.
Je peux là vous montrer que la force motrice de l'engin est assurée par deux "forçats du pédalier" et que deux passagers eux sont confortablement installés.
Les ballons tricolores et les drapeaux du 14 juillet prochain vous indiquent que la Moselle est en France. Grâce à eux nous avons eu l'air, que l'air, d'un convoi officiel.
En attendant l'autorisation de départ pour le fond de la forêt chacun a trouvé comment ne pas permettre à son angoisse devant l'inconnue de le dominer. Là, si je me souviens bien il était question de la posture à adopter pour ne pas avoir les dents criblés de pucerons et de moustiques.
Heureux enfants d'être inconscients des terribles dangers de cette incursion en forêt sans manettes de jeu pour faire pause et de n'avoir comme unique envie que celle de prendre le départ pour un Vigy-Express dans le mystère d'une nuit noire. Tous sont revenus sains et saufs et cela je me devais de vous le dire dès maintenant.
Je n'ai absolument rien vu de ces très beaux paysages visible depuis la voie que j'ai empruntée courageusement avec les pédales scotchées à la semelle de mes chaussures de sport, chaussures en excellent état puisque je ne m'en sers que lorsque que j'y suis obligé.
Je peux vous dire qu'une campagne sans éclairage publique ne se laisse pas voir aussi bien qu'en journée. Il paraît que j'ai vu ça, que c'était là tout près de moi.
Le pont, oui, je l'ai deviné dans la nuit et lorsque je suis passé dessous j'ai eu l'impression de passer par la porte des abîmes...
Voir cette photo et me rappeler que j'ai été celui qui faisait avancer ce vélorail durant l'aller dans une obscurité presque totale, rétroactivement cela me semble presque incroyable. Me faut-il avoir quelques mauvaises fréquentations pour avoir été obligé de participer à ce Vigy-Express de nuit.
Je me rappelle avoir quand même vu ces vaches de nuit. Étrangement, le souvenir que j'en ai c'est celui d'avoir alors aperçu des animaux gris, inquiétants presque menaçants car inconnus... J'ai alors, l'air de rien fourni un effort terrible pour éloigner notre attelage de ce danger.
Enfin, après presque des heures d’efforts consentis à la préservation de notre groupe, nous sommes arrivés au point non pas de non-retour mais bien au contraire de retour. Il faisait encore presque jour et j'ai pensé que ce pont lugubre était l'endroit idéal pour les esprits de la forêt.
Ce que je sais, c'est qu'il y a eu un phénomène inexplicable. Je crois que j'ai là la preuve qu'il y a des esprits dans la forêt de Vigy. Des formes fluides, invisibles à l’œil nu sont venues aider les hommes à retourner chaque vélorail dans le sens du retour.
Il n'y a pas eu de panique, il n'y a pas eu de cris d'effroi car ces formes personne ne les a vues. Ce qui est évident c'est qu'un homme ne peut pas déplacer seul un chariot de fer aussi lourd. Je ne me suis rendu compte de rien et ce n'est qu'en voyant les photos sur mon ordinateur que j'ai découvert cette présence énigmatique.
Quelques secondes après l'intervention des formes invisibles, les photos sont à nouveau redevenues nettes. Il est possible, juste possible, qu'une forme se soit glissée dans le corps de notre amie là sur la gauche de la photo. Comment expliquer autrement qu'elle seule était encore floue ?
Dès que les vélorails ont été disposés dans le sens du retour nous avons tous repris place. Les passagers de l'aller se sont mis volontairement ou pas à l'effort et les précédents forçats du pédalier ont accepté sans broncher et sans se faire prier de se caler confortablement dans les sièges. Je me suis rappelé que mon APN disposait d'un flash. Je l'ai utilisé d'une part pour réussir ces photos de nuit et surtout pour éloigner les bêtes sauvages que je n'entendais même pas. Ce peut être pervers une bête sauvage dans la forêt la nuit en Moselle, très.
Au bout de quelques kilomètres, nous avons été arrêtés, non pas pour être rançonnés ou pour céder les femmes du groupe à des brigands mais pour recevoir des lampions pour faire... non pas une descente aux flambeaux mais pour faire une fin de parcours aux lampions.
Derrière le nôtre, deux attelages en quête de lampions. Surtout ne soyez pas choqués en découvrant que sur celui de derrière ce sont des enfants qui sont aux pédaliers. J'ai mené l'enquête et il s'avère qu'ils étaient volontaires...
Nous nous sommes sentis rassurés équipés de ces lampions et grâce à eux j'ai pu admiré les épaules perlées de sueur de celle dont je sais maintenant qu'elle était possédée par un ou tous les esprits de la forêt. C'était la seule floutée après leur intervention sous le lugubre pont..
Voici ce que vous auriez vu de notre Vigy-Expresse si je n'avais pas eu sur mon APN un flash...
Au retour ce sont un petit chaperon rouge et une possédée béate de bonheur qui sont descendus de notre vélorail bleu... C'est là certain qu'un Vigy-Express cela vous transforme un homme ou deux femmes à vie !
Oui, il est la possible de considérer que ces deux enfants ont été sur cet engin les forçats du pédalier que volontairement. Ils étaient radieux.
C'est en poussant un hurlement sinistre, il nous a tous glacé de peur jusqu'aux os, que cette participante a réussi à faire dérailler son vélorail pourtant à l'arrêt sous le lugubre pont . Déraillement inexplicable sauf si l'on accepte la présence des esprits de la forêt durant le retournement des engins...
Lorsque Bernard rie de cette façon, c'est qu'il est en train de dire une énorme bêtise à quelqu'un. Il faut dire qu'il n'a pas été le seul à le faire pendant ce Vigy-Express.
Presque comme sur l'arrivée du Tour de France les vainqueurs de l'étape sont restés groupés non pas sur la ligne d'arrivée mais sur ligne de retour au point de départ.
Pendant ce temps, ceux qui avaient été les premiers à partir arrivaient les derniers suite au retournement des engins.
Une sympathique collation nocturne nous a été proposée par l'équipe organisatrice de cette aventure extrême dans les profondeurs d'une forêt près de Metz.
Finalement il est fort probable qu'un autre corps soit revenu de la forêt "possédé". Je ne vois que cette explication à cette scène incroyable photographiée presque par hasard.
C'est devant un public totalement conquis que ce participant à ce premier Vigy-Express a fait de son lampion la plus seyante des coiffes masculines.
Je n'ai pas été le seul "presque média" à immortaliser cette improvisation qui pourrait faire fureur si elle devait finir sur Internet et ce n'est pas moi qui oserait l'y mettre...
C'est au même moment que s'est créé spontanément "Le Lampion Majorettes Club de Vigy-Expres". Quand je vous dis qu'il y en a qui sont revenus très différents du presque fond de la forêt de Vigy en Moselle. Je suis revenu de ce Vigy-Express plus sportif que jamais et fier de ma prestation de forçat du pédalier pendant des kilomètres à l'aller.