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C'était enfin des jours joyeux, chauds, lumineux et nous étions heureux.

C'était des jours avec des verts tendres sous le soleil alors réconcilié avec le printemps.

Lui, c'est mon ombre et là elle était d'humeur très joueuse car enivrée de soleil.

C'était des jours où l'eau de la Moselle n'était ni que marron ou gris acier.

C'était des jours où chaque branche verte était un bonheur après l'hiver si long.

C'était des jours ou enfin les arbres se chargeaient des vers toujours fabuleux au printemps.

C'était des jours au cours desquels les fleurs étaient enfin de retour dans nos vies.

C'est certain : mon ombre était pendant ces jours fleuris d'humeur très très taquine...

C'était des jours bénis où le printemps avait mis l'hiver à la porte de sa saison.

C'était des jours dont nous ignorions devoir faire très vite le deuil.

C'était des jours pendant lesquels nous passions des heures sous le soleil.

C'était des jours où mon ombre, ravie de me retrouver après l'hiver, me faisait rire.

C'était des jours espérés, attendus, bienvenus, indispensables après notre hiver tellement long.

Et... depuis plus de trois semaines, nous les avons perdus ces jours heureux et lumineux.

Depuis, toutes les photos des jardins de l'Esplanade sont saturées de gris voire de pluies très froides.

Depuis, les mares, les étangs, les lacs de Metz sont redevenus sombres, tristes.

Depuis, les nouveaux verts sont devenus trop discrets à cause de la lumière en berne.

Depuis, les bâtiments ne risquent aucun coup de soleil.

Depuis, les enfants et leurs parents sortent couverts pour jouer dans les parcs et les jardins.

Depuis les roseaux du Botanique sont acteurs d'un drâme aquatique mis en scène par un hiver revenu.

Depuis, c'est dans les flaques que Metz laisse découvrir son patrimoine architectural.

Depuis, l'éclairage de la place de la République enrage de n'être pas allumé en pleine journée.

Depuis, des galeries du Centre Pompidou-Metz, l'horizon est toujours dans des gris lourds.

Depuis, même la cascade du Jardin Botanique est triste.

Depuis, les jets d'eau de la place Mazelle risquent de s'enrhumer à cause du froid ambiant.

Depuis, les arbres sont désespérés car la chaleur et la lumière leur sont indispensables.
Depuis, mon ombre ne sort plus avec moi, je m'ennuie d'elle.
Mon parapluie tente lui de me dérider, de me réconforter... sans aucun succès.