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A la fois, château défensif et luxueuse résidence, l’Hôtel Saint-Livier a été construit au XIIe siècle, à l’emplacement du palais des rois d’Austrasie. C’est le plus vieil édifice civil de la ville de Metz. Il abrite depuis 2004, au n°1 rue des Trinitaires, le Fond Régional d’Art Contemporain de la Lorraine (FRAC Lorraine). Son nouveau nom « 49 Nord 6 Est » est inscrit tout en haut de la tour et sur son côté, visible à partir de la rue des Trinitaires, la liste des artistes de la collection (inscriptions au lait de chaux soumises à l’usure du temps et vouées à disparaître)…
Saint-Livier est remarquable car il est l’un des rares exemples de Château fort de ville A cette époque, Metz est une libre république peuplée de 20 à 30 000 habitants. Le pouvoir municipal est alors assuré par les maitres échevins et les évêques en sont écartés.
Actuellement, le FRAC Lorraine, loin d’être un lieu de consécration et de légitimation, préfère l’expérimentation.
Qu’elles soient physiques ou mentales, il n’est de certitudes qui ne soient remises en question.
Le FRAC, recommande de parcourir ses expositions en laissant ses sens se faire surprendre et son esprit douter de ses croyances. Je peux vous affirmer que cette recommandation doit être faite sienne pour traverser cette exposition sans aucun apriori et alors s’autoriser un parcours que je peux qualifier d’initiatique dans cette perception d’un art contemporain…
Sa haute tour donjon, héroïque tour de guet, domine le quartier des Hauts de Sainte-Croix. A l’origine il y en avait deux, une de chaque côté du mur écran crénelé de l’Hôtel. Saint-Livier illustre l’influence italienne sur l’architecture civile médiévale de la ville depuis le XIIIe siècle, apportée par les banquiers lombards qui firent sa richesse.
L’exposition actuelle « A l’ombre d’un doute » inaugurée le 8 mai, durera jusqu’au 29 août 2010.
Je vous recommande, avant de vous lancer dans le parcours de l’exposition, de parcourir le fascicule qui est offert à l’accueil et qui vous explique la démarche de chacun des nombreux artistes qui exposent.
Lui seul vous permettra d’apprécier les œuvres qui font de cette visite un moment exceptionnel, parfois ou souvent déconcertant voire dérangeant si vous la faite sans avoir lu ce « guide » indispensable…
La cour est elle devenue une œuvre d’art de Susanna FRISTSCHER née en 1960 qui vit à Montreuil-sous-Bois. Cette installation à même le sol lui donne un effet de brillance et modifie la perception de nos pas. Elle est entièrement recouverte de silicone transparent.
Corey MCCORKLE, né en 1969, vivant à New-York, propose une très belle installation basée sur un cercle lumineux qui se dessine dans une pièce toute noire en fonction de la lumière naturelle qui seule anime cette œuvre.
Ann Véronica JANSSENS née en 1956, vit à Bruxelles. L’artiste propose à chaque visiteur une expérience sensible et singulière de l’espace est de la lumière en le plongeant dans un espace blanc et cotonneux ou la visibilité est restreinte (totalement restreinte) ou il ne peut que se déplacer, dans un lieu devenu inconnu et sans limite (AFFIRMATIF…). Je vous garanti que dans ce lieu, labyrinthe sensuel, la limite entre le toucher et le voir (et le PERCEVOIR) se dilue et l’expérimentation devient intime pour rester ancrée dans votre souvenir, si comme nous, Chronique, Laurent et moi, vous deviez en ressortir emballés, surpris, intrigués, passionnés…
Sa toiture est basse et en retrait de la façade. Sur la rue, elle est dominée par un mur écran crénelé de plusieurs mètres de haut qui servait de chemin de ronde. Ses façades sur cour et sur rue sont un catalogue de l’art de bâtir : changer d’étage ou de fenêtre, c’est changer de siècle : roman, gothique, Renaissance, XVIIIe, XIXe…