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La première pierre de ce temple a été posée en mai 1894, la Moselle et l'Alsace étaient annexée depuis 1871 et le sont restées jusqu'en 1918, à la suite d'un ordre de l'empereur Guillaume II d’Allemagne.
Cet ordre ordonnait de construire à Courcelles-Chaussy "une nouvelle église digne du vénérable passé de l'ancienne communauté huguenote. C'est Paul Tornow, l’architecte allemand devenu incontournable à Metz qui en a réalisé les plans.
D'autre part, aux yeux de l'empereur, le temple de l’importante communauté protestante n'était ni assez prestigieux, ni assez confortable pour accueillir sa cour pendant ses séjours au château d'Urville, dans la même commune.
IL est à noter que le monarque a pris en charge, sur sa cassette personnelle, la totalité des frais de cette construction. Cette porte latérale lui permettait, ainsi qu'à ses proches, de prendre place directement dans la loge impériale.
C'est en passant par cette porte que l'empereur...
Prenait place dans cette loge à droite de l'autel, en face de la chaire.
J'avoue que ces gargouilles m'ont autant fasciné qu'impressionné.
J'ai trouvé cet intérieur très chaleureux voire intime. Je m'y suis senti comme dans le temple personnel, familial mais pas privé de Guillaume II.
L'autel, les bancs de la loge impériale, ceux des paroissiens, le lutrin et la chaire ont été fabriqués avec le chêne provenant d'anciens pressoirs.
Le vignoble du pays messin a été anéanti par le phylloxéra entre 1866 et 1898. La quasi totalité des viticulteurs a été ruinée.
C'est posté derrière l'autel que j'ai fait cette photo vers les tribunes et l'orgue au dessus de l'entrée principale.
Un lustre "impérial" semble y rivaliser de présence avec l'orgue...
Si le style choisi pour le temple est néo-gothique, pour les rosaces l'architecte a été inspiré du modèle régional de celles de la cathédrale de Metz.
Voici la même rosace en pierre jaune de Jaumont, vue depuis l’extérieure.
L'ensemble du temple a été construit avec la pierre de Jaumont, comme énormément d'immeubles et constructions de Metz l'on été au cours des siècles et le sont encore.
Le décor de la loge impériale a été spécialement réalisé par l'entreprise Villeroy & Boch.
Il n' a aucun hasard... C'est l'aigle impérial qui y est décliné en deux couleurs différentes et alternées.
La loge est surmontée d'une voûte en croisée d'ogive. L'aigle impérial se retrouve au centre de la clé de voûte.
L'accès aux tribunes se fait depuis le hall de chaque côté de la porte principale.
C'est depuis la chaire que j'ai fait cette photo.
La balustrade en bois des tribunes renforce le côté très chaleureux de ce volume ni trop vaste, ni trop étriqué.
Le lustre central est de toute beauté.
L'extraordinaire effet des caissons du plafond est saisissant dès l'entrée. L'omni-présence du bois sombre ou plus clair, combiné à la couleur de la pierre jaune de Jaumont crée un décor exceptionnel.
Je n'ai pas cessé, lorsque je prenais ces photos de penser que ce temple impérial n’existait que par la volonté d'un monarque tout puissant. Courcelles-Chaussy était son lieu de résidence privée pendant ses nombreux séjours à Metz distante d'une vingtaine de kilomètres.
L'inauguration du temple a eu lieu en présence de l'empereur et de l'impératrice le 17 octobre 1895.
Elle donna lieu à la commémoration des persécutions de la communauté huguenote après la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
La proximité de l'Allemagne permit à de très nombreuses familles protestantes de s'y réfugier.
Le temple a été construit au cœur du village à proximité immédiate de la mairie.
La porte latérale de ce côté est celle de la sacristie.
La tour carrée du clocher abrite les escaliers qui donnent sur les tribunes et surmonte le hall.
C'est sous le soleil qu'il est possible de lire les variations infinies de la couleur de la pierre jaune (ocre) de Jaumont.
Quatre tourelles carrées marquent les limites de la croix grecque à quatre branches qui dessine le plan de l'édifice.
J'ai appris au fil de mes recherches la différence entre gargouilles et chimères. Les premières permettent l'évacuation des eaux de ruissellement, les secondes ne sont là que comme décor devant rappeler aux peuple la nécessité de se mettre corps et âme sous la protection de Dieu.
Encore sur ordre de l'empereur, les cloches ont été fabriquées par un fondeur de Berlin, avec le métal des canons français récupérés dans le butin de la guerre de 1870.
Pour des raisons économiques l'architecture de l'édifice est simple. C'est son ornementation qui le met bien en valeur sur ses différentes façades.
Je me suis éloigné pour prendre cette photo depuis les berges de chaque côté de la Nied Française.
Dimanche dernier, j'ai passé l'après-midi à composer avec nuages et soleil... Je me rappelle avoir senti au moins une dizaine de gouttes de pluie...
Dans un prochain article, je vous montrerai le château d'Urville. Il a été la résidence secondaire de l'empereur à Courcelles-Chaussy.
J'ai fait cette visite grâce à "Sites et Monuments de Moselle". En cliquant sur cette bannière vous arriverez à la page Facebook de l'association. Si vous n'avez pas de compte sur Facebook, vous disposez de l'adresse électronique de l'association pour pouvoir la joindre.