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Prémonition ou pur hasard à Metz ?
Il n'y a pas si longtemps, sans que je m’y attende, je n’avais en effet pas eu à me préoccuper de l’itinéraire entre Metz et Saint-Dié des Vosges, un collègue qui m’accompagnait le connaissait parfaitement, j’ai traversé le village d’Azerailles en Meurthe et Moselle.
Azerailles est le village lorrain d’origine de Pierre un ami aujourd’hui quasiment perdu de vue mais sans l’être quand même. Pierre reste pourtant l'ami avec qui j’ai partagé l’une des plus extraordinaires expériences de ma vie.
Cela remonte à la soirée de mon trente deuxième anniversaire (mardi 13 novembre 1985) pendant laquelle, Pierre soucieux de ne pas me permettre de rester seul, m’a invité au restaurant pour disait-il, finaliser les préparatifs de la fête qu’il m’organisait le samedi suivant.
Très vite ce fut fait car Pierre avait déjà tout envisagé et préparé. Nous avions choisi de manger vietnamien dans un restaurant familial à proximité immédiate de chez moi. Nous étions assis face à face lorsque je lui ai demandé, inspiré par un je ne sais quoi d’intérêt : « Pierre, lequel de tes deux parents imagines-tu mieux savoir mieux survivre à l’autre ? ».
Durant plus de deux heures et demie cette question nous aura permis de déterminer que pour Pierre c’était sa mère qui semblait être la mieux armée pour survivre à son père alors que pour moi c’était mon père...
Ma mère m’avait longuement appelé dans la matinée pour m’embrasser pour mon anniversaire et me donner de bonnes nouvelles de leur santé, celle de mon père et la sienne en particulier.
Pierre en a convenu immédiatement, me remerciant d’avoir provoqué cette réflexion qui a ses yeux avait eu le mérite de nous affirmer que nous avions le souci de nos parents. Autant que je me souvienne, mon repas d’anniversaire s’est poursuivi très amicalement meublé par des sujets bien plus légers.
Nous nous sommes quittés, en nous disant qu’il ne pouvait y avoir eu que deux scorpions amis comme nous l’étions pour avoir réussi à meubler un repas d’anniversaire avec un sujet aussi particulier que lugubre, en avons ri encore et nous sommes donnés rendez-vous le samedi soir chez lui.
Le lendemain, nous étions un mercredi vers treize heures, de retour au bureau après ma pause repas, j’ai appris brutalement (bien entendu) et par ma sœur en pleurs au téléphone : « Marc, maman est morte, elle est morte tout à l’heure, papa est à côté de moi et veut te parler, je te laisse avec lui. ».
J’ai bien entendu décidé immédiatement de prendre mes dispositions pour pouvoir très vite rejoindre ma famille à Toulon. J’ai passé le reste de la journée à prévenir mes supérieurs de mon départ, mes amis et amies et j’ai organisé mon absence de mon appartement pour au minimum une semaine.
J’ai raté bien involontairement le train en gare de Metz, de très peu… j’ai vu le cul de ce train quitter le quai. Je suis rentré chez moi, contrarié, abasourdi et j’ai prévenu ma famille de mon retard puisque je n’arriverai qu’en milieu d’après-midi au lieu du tout début de matinée.
Toute cette soirée, incapable d’être calme, contrarié de n’être pas dans le train, seul trop seul chez moi… j’ai tenté de joindre Pierre au téléphone sans y avoir réussi lorsque je me suis couché vers minuit.
Le lendemain, levé très tôt, après une bien mauvaise nuit, pour prendre le train vers six heures, juste avant de quitter mon appartement j’ai eu envie malgré l’heure très matinale d’appeler Pierre qui pouvait être enfin rentré.
- Pierre ? Désolé de t’appeler si tôt mais j’y suis obligé et je le fais avant de partir à la gare pour prendre le train pour Toulon. Si je ne l’avais pas raté hier soir, c’est de là-bas que je te téléphonerais.
Pierre m’a alors dit :
- Marc, ce n’est pas possible que tu plaisantes avec cela et qu’en plus tu le fasses à cinq heures trente du matin ! Ce n’est pas vrai dis-moi ? C’est une très mauvaise blague ! Ce n’est pas possible tu m’as dit que mardi ta mère allait très bien !
J’ai du, pressé par le temps, laisser un Pierre bouleversé au téléphone et cela m’a désorienté. Le soir, lorsqu’il m’a appelé à Toulon, il m’a avoué avoir énormément pensé à notre discussion et j’ai détecté chez lui un sentiment de culpabilité comme si celle-ci pouvait avoir influencé quoi que ce soit.
Pierre a annulé la fête. Le samedi en question nous avons enterré ma mère et depuis ce mois de novembre 1985 mon père a vécu sans ma mère une vie telle que je l’avais imaginé en être capable jusqu'au 18 janvier 2009, date de son décès.
C’est le père de Pierre qui est parti le premier mais bien plus tard. Sa mère, comme lui aussi l’avait supposé, a réussi à survivre à cela sans jamais décevoir Pierre, par sa force et par sa détermination.
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Commentaires
15Mimi lDimanche 5 Mai 2013 à 21:27Coucou tout les deux!! prémonition ou pur hasard??? c'est une bonne question. Mais toi Marc qu'en pense tu au fond de toi??? Est ce que cela c'est reproduit depuis? ou l'a tu refoulé? Moi je pense que tu connais mon opinion pour avoir parcouru mon site, et en plus je ne crois pas au hasard... bises14Jeannine (69)Dimanche 5 Mai 2013 à 21:27Je suis toujours impressionnée par ce qui est soit de l'intuition soit un don ? J'ai autour de moi des personnes surprenantes qui parfois me dérangent. J'espère que vous n'avez pas un mauvais don. Adieu...Bonsoir Lilou52.
Je suis bien incapable d’expliquer ce qui s’est passé ce soir là, le soir de mon anniversaire, le soir qui est devenu la veille du décès de ma mère…
Ce que je peux te confier, c’est que ma vie est jalonnée de plusieurs « situations- expériences-phénomènes » qui me laissent encore, après des années, très perplexe.
Je n’ai jamais plus discuté avec personne sur ce thème de la vie d’un parent après la disparition de l’autre.
Merci d’avoir réagi à cet témoignage, que j’ai reproposé aujourd’hui car cela fait trois ans que mon père est décédé.
@mitié de Metz, Marc. Bonne soirée à toi.
Bonjour Armide, merci de ta visite et de découvrir mon blog en arrivant d’un autre blog. Je n’ai pas vraiment choisi ce que je raconte dans ce témoignage et il n’est écrit que pour faire part de cette incroyable coïncidence entre une discussion et un évènement que je pouvais prévoir à force priori de si loin entre Metz et Toulon. @micalement, Marc de Metz.
Bonjour,
Je découvre votre blog (par ocepaco) et suis très troublée par cette bien triste histoire.
Il m'est également arrivé ce genre de "coincidences". Il eut été préférable que le thème soit un événement plus heureux, mais c'est le genre de pari qu'on se prend à faire mentalement, parfois, sans y penser vraiment.Un récit qui date d’un événement pour moi encore surréaliste mais j’ai comme cela dans ma vie quelques autres exemples que le hasard n’est pas que du hasard… Il est possible qu’un jour me me décide à en parler. Bonne fin de journée, @ bientôt, je t’embrasse. Marc.
Je te prie de croire Alexandra que ce n’est pas souvent que cela s’est produit. Heureusement ! Ce qui est définitivement authentique c’est que cela s’est passé de cette façon alors que rien n’annoncer cela. J’avais encore parlé à ma mère vers 18h00 et pour elle tout allait alors pour le mieux… Il m’est arrivé bien d’autres histoires très étranges. Peut-être qu’un jour je me donnerai l’occasion d’en parler. Merci de ta visite et je te souhaite une bonne fin de journée. @mitié, Marc.
Bonjour, difficile de vous répondre, ce que je peux faire c’est tenter de raconter un jour ce qui peut m’être déjà arrivé et qui me fait passer parfois pour quelqu’un qui pourrait avoir un certain don ou des dons certains. Vous en jugerez alors. Merci pour votre commentaire. Bonsoir. Marc<o:p></o:p>
Marc c'est au suivant que je ne vous aipas répondu ... il est tard et je vais m'écrouler sur le cavier . A demaine . Avec toute mon amitié . Je vous embrasse .Marc, j'ai été tellement secouée ces jours-ci, j'ai tellement lâché prise - en négatif - que je ne me souviens plus si j'ai répondu à votre dernier long message, si poignant ... merci de tout coeur, pour votre confiance, pour votre généreux soutien, pour tous ces mots que vous m'offrez, si intenses, des mots de Vie . Je sens bien que tout ce que vous m'écrivez est "mu" par une amitié des plus sincères et ça me touche d'autant plus . Si j'y parviens je vous répondrai "mieux" demain . Avec toute mon amitié, tout aussi sincère . Je vous embrasse . Liza
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Un témoignage poignant. Dans ma fratrie, nous disons souvent que lorsque l'un des deux parents viendraient à partir, l'autre le suivrait assez vite mais j'avoue que la vie nous joue tellement de tours qu'à l'heure actuelle je n'en suis plus convaincue.
Il y a parfois des discutions comme cela prémonitoires...On ne sait pas pourquoi, sûrement l'inconscient.
Bonne soirée Marc.