Une porte en triste aveu de plus aucun usage

Plus jamais ouverte depuis un temps trop long

Une porte qui raconte aux passants un mystère

Plus personne ne semble vouloir l’emprunter

Une porte tente de cacher une serrure inutile

Plus aucune vie n’a besoin là de sa protection

Une porte triste d’être à Metz trop tenue fermée

Plus jamais n’autorise son ouverture aucune clef

Une porte qu’en espérance du retour des absents

 

A Metz

Un stère de bois

Se la joue en marqueterie

Il s’ignore en ces heures avant hiver

Convoité par âtres urbains

En linceul d’étincelles

Passer de flammes à cendres

Parfois larmes pleurent sa mort

Vengeance jamais avouée

Quand ses fumées

Signent son agonie dans la maison

Vengeance jamais démasquée

Seul témoin le ramoneur

 

 

 

 

 

Triste et solitaire est une porte

Contre un mur décrépi elle s’alanguit

Son long voile blanc ne cache rien de son désarroi

Elle n’est plus bienvenue dans la maison de pierre

A Gorze j’ai aperçu une porte-fille en rose

Près d’elle j’ai vu une porte-garçon en bleu

Un tas de tuile leur sert de duègne espagnole

Pourtant un petit bébé portillon ce serait mignon…

 

 

 

  

 

 

 

 

Un jour je serai au bord d’un lagon

Des paréos chatoyants claqueront sous le vent

Au bout de la plage joueront des enfants heureux

Le sable blanc sera la couche de pirogues à balancier

La barrière de corail sera diadème sur l’horizon

Les cocotiers graciles flirteront avec le ciel

L’air sera parfumé de subtiles fragrances

Un jour...

Tableau : Marc de Metz…

 

 

 

 

 

 

 

Des branches sur un fronton en automne

Elles y décrivent des vies plus monotones

Mots Liberté Egalité Fraternité détonnent

Dans France qui s'en va dans l'hiver atone

 

Liberté pour pauvres modestes et riches

Egalité pour chacun dans France étriquée

Fraternité malgré des vies mises en friche

Trois mots souvent et tristement oubliés

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autres couleurs habillent une forêt qui part en hiver

Celle autour du village de Gorze cache des trésors divers

Les regrets d’un été passé sont imprimés dans ses verts

Cette forêt de la part des hommes ne subis que petits revers

Je vous invite dans ce qui décrit ici de l’automne bel univers

 

Cette forêt au début de l’automne se referme doucement

Bientôt ses chemins seront dans des malheurs permanents

Alors les hommes ne s’y risqueront en hiver que rarement

Des neiges lourdes effaceront ses chemins pendant longtemps

Je vous invite le long de ses chemins pendant qu’il est temps

 

Pourtant il y restera des vies confinées au bout des ornières

Dans la forêt de Gorze les heures d’hiver sont irrégulières

Le temps s’y passera dans des envies de journées printanières

De loin les gens de la ville reviendront dans des allées cavalières

Je vous invite dans une forêt qui avec l’hiver n’est jamais rancunière

 

L’hiver autour de Gorze le froid se joue des arbres coupe-vent

Sous son tapis de feuilles mortes la terre attendra le printemps

De veilles souches émergeront de nuits glaciales lentement

Les hommes s’inquiéteront de leur forêt au froid et au vent

Je vous invite dans cette forêt que beaucoup aiment infiniment

 

Photos : Bernard de Metz.

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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