Au début du mois de mai Chronique séjournait à Metz.
Nous avions déjà un temps maussade et rarement ensoleillé.

Nous sommes restés en ville pour pourvoir nous réfugier à l'abri en cas de nouvelle averse.
C'est dans le quartier "Nouvelle Ville" que nous nous sommes retrouvés.

Une grande partie de ce quartier est devenu le quartier Impérial, celui voulu par Guillaume II.
Pendant la seconde partie de son annexion par les allemands, Metz est devenue vitrine impériale.

Tous les styles architecturaux, ceux très en vogue en Allemagne à la fin du 19e siècle, sont représentés dans la ville mais sans avoir envahi le "vieux" centre ville historique. 

Les rues du quartier Impériale, dans la "Nouvelle Ville" ont toutes été dessinées par les urbanistes allemands qui voulaient de l'autre côté des remparts de Metz une ville moderne digne de l'empire.

Le fleuron du quartier Impérial c'est la prestigieuse Avenue Foch.
Pour nous, il est inconcevable de ne pas la faire découvrir à des visiteurs venus découvrir Metz. 
C'est un passage incontournable entre le centre ville historique et la nouvelle ville.

Les couleurs des immeubles de Metz sont très sensibles à la lumière ambiante.
Les façades de l'Avenue Foch semblent ne pas être les mêmes au soleil ou à l'ombre.

Pendant nos promenades en ville, qu'il fasse beau ou pas, tout est pour moi, le plus souvent, prétexte à faire le zèbre. Chronique réussi, en ayant pris cette photo, à le prouver... 

C'est en traversant l'Avenue Foch que ce jour là je me suis souvenu qu'à la mi-avril j'étais venu photographier y des immeubles un des rares jours de grand soleil. Je me suis promis de partager ces photos et c'est ce que je fais là...

Non, ce n'est pas ce très bel immeuble que j'étais allé photographier. C'est au printemps qu'il est le plus extraordinaire car une somptueuse glycine habille alors sa façade.

Ces photos datent du 14 avril dernier. Les arbres étaient encore dépouillés de leur feuillage. Nous n'étions pas encore vraiment sortis de l'hiver. Voici l'immeuble au 46 de l'Avenue Foch.

L'immeuble est construit dans le style néo-Baroque.
Le néo-baroque a été diffusé en Allemagne par Louis II de Bavière et fort prisé à Munich.

Dans cette partie de Metz, l'architecte Joseph Runcio imposera sa version d'un baroque à l'italienne revisité par les théories de la stylisation. Il était italien... Ce bâtiment il l'a construit en 1911. 

Je peux vous le confier, j'aime tous les immeubles de cette nouvelle ville car ce sont eux qui font que Metz est enfin reconnue comme une ville magnifique et digne d'être candidate à l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, le dossier est en cours.

Le néo-Baroque se voulait être monumental, dissymétrique, grandiloquent. C'est réussi car dans la ville il y a des centaines d'immeubles qui méritent ces adjectifs.

Il était très important que l'ombre et la lumière puissent jouer sur les façades. 

Les différents éléments des façades devaient servir la magnificence de ce style en même temps que la réputation des propriétaires allemands.

Les baies sont remarquables par leur variété à linteaux segmentaires ou en anse de panier. Il était primordial qu'elles n'aient pas des formes conventionnelles. Tout devait surprendre et aussi exprimer la modernité de ces immeubles.

Un des patrimoines que j'aime photographier c'est celui des grilles de Metz.
Les plus nombreuses et élégantes, je les considère être justement le long de l'Avenue Foch.

Bien entendu ces immeubles sont très prisés à Metz.
L'adresse est considérée comme prestigieuse.
Je n'y habite pas...

Mais je vis à moins de 500 mètres et c'est déjà très sympa.

Joseph Runcio, né à Messine en Italie doit être resté à Metz après le retour de la ville dans le giron de la république française (1918). Il y est mort en 1937.

Le néo-Baroque a été détesté par la population de Metz, obligée de vivre sous le joug allemand, pendant près de cinquante ans. Elle le considérait comme le comble du mauvais goût.

Aujourd'hui, Metz est considérée par les allemands nos voisins comme l'une des plus belles villes allemandes. La ville n'a subit que très peu de destructions (et pas au centre ville) pendants les guerres de 1914-1918 et 1939-1945. Elle est intact.