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Jean-François Dechoux : l'immeuble Îlot Trésor de Metz...
C’est en haut de la rue Marchant, sur la colline Sainte-Croix, que se dresse cet immeuble. Il s’appelle Îlot Trésor. Nous étions, Chronique et moi, en train de photographier les détails de sa façade inondée de soleil. Il mettait en valeur la totalité des éléments d’origine (certains datent de la Renaissance) et de ceux qui ont été rajoutés après et ensuite depuis les années 1990. Ses murs datent du Moyen-âge et du 18e siècle. Le baron Nicolas-Damas Marchant, maire de Metz au début du 19e siècle a habité cette vaste bâtisse.
Nous pensions ne rapporter des photos que de la grande façade avec ses fenêtres peintes, ses rajouts de céramique, de briques et de béton. Une dame est alors arrivée pour accéder à cet immeuble. Je me suis approché d’elle en ne souhaitant que savoir si ce bâtiment si original portait un nom. Je suppose qu’à la vue des photos, vous aurez confirmation que grâce à cette très sympathique rencontre nous sommes passés de l’autre côté de la façade…
Vous pouvez obtenir, si vous deviez le souhaitez, un agrandissement de chacune des petites photos par un simple clic sur elle.
Au bout de tous mes efforts (en vain) pour ne pas publier trop de photos de cette architecture extraordinaire et faire un article trop long ce sont cinquante-quatre photos qui illustrent cet article.
De l’autre côté de cette immense porte en bois il y a la cour principale. Elle dessert les appartements de ce qui est devenue une copropriété grâce à la volonté d’un couple passionné par cet immeuble et à la complicité de leur ami l’architecte Jean-François Dechoux. Il supervisera la restauration et de la décoration de ce qui était en 1990 « une ruine » au moment de son acquisition. Un quatrième personnage, Jean-Paul Grimaud a été associé à cette aventure qui perdure encore.
Le local à poubelle porte l’inscription « La poubelle pour aller danser », est orné de carrelage coloré et de mosaïques du sol au plafond. Il donne le ton à l’ambiance originale voulue par l’ami-architecte Jean-François Dechoux.
L’une de ses passions était de travailler qu’avec des objets de récupération pour faire de l’art avec des objets destinés au rebut. Le résultat est visible partout dans les différentes parties de ce vaste ensemble composées d’un « bric et de broc » qui donne une élégance indéniable, originale, unique à l’Îlot Trésor.
Voici les façades de la cour principales. Délirantes d’audace et de trouvailles, elles offrent au regard une multitude de références à « Gaudi et au Facteur Cheval. Rien n’y est démesuré sauf l’imaginaire. Tout y est confiné dans un itinéraire de surprises pour l’œil. Rien n’agace si ce n’est la certitude de ne pas réussir à tout voir…
Les garages sont baroques ! Les sols y sont délirants. Ont y trouve une collection somptueuse de différents pavages qui ne se chevauchent jamais sauf dans le regard. Les lustres en rajoutent. L’ambiance de ce lieu semble démesurément paisible. On peut y envier les voitures qui y dorment. Au fond une petite cour lumineuse prévient qu'il y a une suite…
La voici cette petite cour. C’est un puits de lumière où l’on retrouve les éléments présents dans tout l’immeuble (les carreaux de céramique en particulier). Un vieux puits y recueille l’eau de pluie. Il y a de l’Italie dans cette cour ensoleillée. C’est par elle que l’on peut déboucher sur le jardin de la résidence : il possède lui aussi un trésor…
Très révélateur de la démarche commune entre l’architecte et le couple à l’origine de la renaissance de cet immeuble sauvé d’une ruine annoncée, voici le passage entre la petite cour et la cour principale. Il est un vrai « catalogue » de tout ce qui peut avoir été récupéré dans les bennes à ordures pour être utilisé et rendre beau la totalité de cette merveilleuse construction. Le « baroque-ludique » y est aussi au rendez-vous…
Vous vous demandez comment peuvent êtres les cages d’escalier ? Et bien en voici un aperçu. Cette dame à laquelle j’ai demandé si l’immeuble avait un nom nous a donné l’autorisation de nous promener dans l’ensemble de l’immeuble et de découvrir, par nous même, si derrière sa façade sur la rue c’était aussi original et aussi surprenant…
Je n’avais jamais imaginé qu’il puisse y avoir une gage d’escalier qui soit une véritable œuvre d’art dans Metz, au cœur du plus vieux quartier de la ville, du plus historique.
Nous avons traversé la cour principale pour répondre à l’invitation de la dame qui nous a fait cadeau de cette fabuleuse découverte. Nous devions absolument aller la retrouver dans son appartement derrière la porte rouge en haut de l’escalier. Il a avait tant à voir que Chronique n’a vu l’incroyable pavage de la cour qu’en regardant mes photos.
Les balcons sont aussi surprenants avec une structure composée d’éléments récupérés et assemblés pour devenir des loggias futuristes qui m’ont fait penser à des univers de science-fiction.
Baroque, le palier qui dessert l’appartement du couple grâce à qui ce bâtiment existe, l’est ! Les murs ont été montés eux aussi avec des matériaux de récupération. L’effet est surprenant car tout contribue sans relâche à surprendre et à mettre à mal, de bien agréable façon, ses repères en matière d’architecture.
C’est de sa terrasse, chaleureuse, protégées par des grilles faites maison, que nous avons découvert le dos de l’église Sainte-Ségolène et surtout le jardin de la résidence. Il renferme lui aussi un véritable trésor. Le jardin est en cours de réaménagement pour qu’il devienne l’écrin de ce trésor architectural.
Voici le trésor du jardin. C’est une « folie ». Elle a été offerte à sa bien-aimée par un pharmacien alsacien pendant l’annexion de Metz par l’Allemagne (1871-1918). Celle-ci était une chapelle privée réalisée dans une dimension d’extravagance volontaire avec le traditionnel observatoire que l’on trouvait sur toutes les « folies ». Cette présence insoupçonnée a rendu notre visite encore plus exceptionnelle que nous ne pouvions l’imaginer avant de passer par cette terrasse.
Merci Madame de nous avoir offert le plaisir incroyable de la fabuleuse découverte de votre chez-vous, un chez-vous aussi merveilleux que le souvenir que nous gardons de notre rencontre au pied de votre Îlot Trésor si prometteur de l’extérieur, si exceptionnel à l’intérieur. Nous avons aimé passer cette heure dans votre domaine : merci Madame.
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Commentaires
23RAGNI PATRICEJeudi 12 Décembre 2019 à 15:25le temps et les propriétaires passent /Après la mort du baron en 1833 , un pharmacien alsacien s'installa
11 RUE MARCHANT et fit construire l'oratoire du jardin en 1903; il vendit l'hôtel particulier à une antiquaire
messine qui occupa les lieux puis rejoignit sa fille aux USA dans les années 80. La VILLE de Metz
déclara en état d'abandon la propriété livrée aux squatters et junkies , ce qui contraignit Mme JUNG
octogénaire à mettre son bien en vente. En concurrence avec les promoteurs immobiliers qui voulaient
raser l'existant pour en faire un immeuble de trente appartements placo plâtre, nous avons pu rafler la mise
malgré le refus de toutes les banques de METZ de nous prêter 25% du prix de vente /Le jour de la vente
nous nous sommes présentés sans la totalité de la somme convenue après deux ans de négociations
devant Mme JUNG venue des USA accompagnée de son notaire parisien qui
avait lui aussi fait le voyage jusqu'à l'étude de notre notaire à Villerupt
Le notaire parisien proposa à sa cliente de prendre acte de notre défaillance ,de garder les 5%
versés lors du compromis de vente et de rentrer à PARIS pour prendre l'avion du retour/Une suspension
de séance me permit de convaincre la vieille antiquaire de nous vendre son bien en nous laissant
six mois pour la régler au grand dam de son conseil. J'avais promis à la dame de restaurer l'endroit qui
lui tenait à cœur pour y habiter avec mes deux associés et des amis alors que les promoteurs et les
banquiers attendaient la fin du délai de l'état d'abandon pour faire baisser le prix que nous avions accepté
et faire disparaître ses vieilles pierres pour les remplacer par des cloisons préfabriquées.
À la surprise de tous la dame accepta le répit que je lui demandais /
LA SUITE FUT ENCORE PLUS COMPLIQUEE
pour
aA
22ChW.Jeudi 4 Juin 2015 à 19:09Embarqué (un peu superficiellement) au début du projet, je ne l'ai jamais vu terminé ... Oui, JF Dechoux était génial, et ça se sent bien au travers de vos images.
Merci !Je n'ai qu'un mot pour décrire mon ressenti à la vue de ces trésors cachés, une immense frustration de m'être su si près et de n'avoir pu admirer ces merveilles incroyables. J'en suis profondément attristée et je n'ai qu'une envie, c'est d'y retourner et de forcer cette porte pour découvrir ce monde enchanteur.
Merci tout de même cher Marc de m'avoir donné cette envie, je me doutais que cette rue nous réservait bien des surprises.
Bises et à bientôt
20@54Vendredi 8 Mai 2015 à 20:30Je me souviens bien de cet article Marc lorsque tu l'as édité. C'est incroyable de conservation, de beauté, de récupérations, et d'inventivité. C'est un endroit qui devrait être ouvert aux journées du patrimoine...mais il y a des endroits qui doivent rester aussi secrets comme celui-ci.
@.
Je n'avais pas vu ce billet et je suis bien contente que tuaies fait un rappel dans ton billet d'aujourd'hui. Cette maison est fabuleuse et ce qu'on y découvre également .
Merci beaucoup de l'avoir partagé .
Bonne soirée
Bisous
Passage ici pour revoir ce magnifique, surtout, exceptionnel article ! de nouveau mon index est resté coincé sur ma souris par une crampe car je clique, je clique ... trop beau. Je n'ose imaginer le nombre de photos que tu as prises ce jour-là.
Je retourne à la page du jour ...
Gros bisous à vous deux
Annick
CC Marc ... Waouh !!! quelle merveille architecturale !!!
MERCI pour cette admirable découverte
Bises Amicales, bon w-e
16pierrette tenretVendredi 8 Mai 2015 à 11:00incroyable quelle belle visite félicitations pour ce parcours plein de surprises on ne se lasse pas grand MERCI
à vous deux Très bonne journée à tous
15EVELYNE de QUEULEUJeudi 26 Mars 2015 à 06:41Merci Marc c'est fantastique de découvrir cet endroit spécial comme j'aime au coeur de Metz......
14Françoise StecklerMercredi 25 Mars 2015 à 19:16Bonjour Marc ! je decouvre ces photos absolument incroyables ! Je suis passée si souvent devant cette façade loin de soupçonner de telles merveilles !!! ... Je reste bouche bée devant la cage d'escalier.... Merci vraiment pour cette decouverte !!!!!!
13WistitiMercredi 25 Mars 2015 à 16:51J'adore ta visite moi je suis curieuse et c'est des photos que j’aurais aimé faire Bravo Marc ta beaucoup chance Grrrrrrrrrrrrrrrrr je suis jalouse Non je rigole Marc je ne suis pas jalouse quoi que
12Line lDimanche 5 Mai 2013 à 20:5611genevièveDimanche 5 Mai 2013 à 20:56Découverte surprenante !
Tes photos et les commentaires pourraient être publiés dans une revue d'architecture . Tu peux les proposer au service culture ou patrimoine de Metz .
merci pour ce partage
Cette découverte a été l’une des plus exceptionnelles pour moi ! C’est un endroit hors du temps et je peux avouer avoir été fasciné par tout ce que j’y ai vu. Ce fut un extraordinaire privilège que d’être invité à y pénétrer et avoir été invité à y faire toutes les photos que nous voulions. Oui, ce fut un jour « béni » pour moi. Bises, bonne soirée Anniclick. @mitié de Metz, Marc.
J'ai une crampe à l'index, j'ai cliqué sur toutes les photos, trop incroyable cet endroit ! que de curiosités partout ! je comprends que tu te sois régalé en clichés, merci du partage.
Bisous
Je suis là obligé de sourire car en effet et je le ressens encore, c’est une incroyable et exceptionnelle présence au cœur de Metz. Je suis ravi de votre réaction et je vous remercie de me l’avoir fait connaître par cet autre commentaire.
Bonne soirée, @micalement, Marc de Metz.
Cette visite, cette découverte restera l’un de nos plus beaux souvenirs à Chronique et moi. Il y a de très très agréables personnes à rencontrer à Metz, cela est réjouissant, cela rend encore plus belles mes/nos promenades à venir. Bon dimanche Mireille du Sablon. Bises, @ très vite pour finaliser. Marc.
Bonjour Marc,
Vous m'en aviez parlé avec beaucoup d'enthousiasme et je comprends pourquoi! Cet endroit est exceptionnel, quelle chance d'avoir pu le découvrir et surtout, merci de nous en faire profiter!
Bonne journée ensoleillée, gros bisous de Mireille du sablon
Bonjour Marc, je viens de regarder ton documentaire sur ce lieu assez surprenant.
Vous avez eu la chance de visiter ce lieu privé et de nous enfaire partager les images et il y a tant de choses méconnues encore dans cette ville de Metz, j'en suis certaine. Il ya une forme d'art mais ce n'est pas trop ostentatoire, ça passe bien.
un lieu d'une grande originalité.
merci pour ce bel article.
Bise, @nnie
Alors là cher MARC je reste pantoise devant cet immeuble que tu décrits si bien.
Je ne savais même pas qu' il existait ha ha ha .
Belle visite et si bien commentée , bravo .
Gros bisous marseillais .
Renée (mamiekéké).
Wouah...et voilà comme quoi en prenant le temps on peut se laisser surprendre par une porte qui tout à coup s'ouvre sur une histoire , voire plusieurs !!
Merci à vous deux pour cet Ilot !!
54 photos ..on ne s'en aperçoit même pas !!
Bises Marc
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APRES LES PERIPETIES de 1990/1991/1992 pour acquérir le lieu, que nous avons baptisé
ILOT TRESOR avec JF DECHOUX et JP GRIMAUD, nous avons donc mis à profit le délai de six
mois généreusement accordé par Mme JUNG pour établir un projet de rénovation en conservant
l'existant .Nous avions épuisé toutes nos économies personnelles , tous les prêts consentis par nos
familles quand nous avons signé l'achat en décembre 92 donc durant les six mois de répit jusqu'en juin
93 nous avons sollicité des amis et des amis des amis. Le deal était "vous nous prêtez de l'argent pour
solder notre dette à MME JUNG et rembourser les sommes empruntées dans nos familles et nous vous
octroyons des surfaces que vous aménagerez à vos frais"
Dans un second temps la vente de surfaces à aménager a servi à démarrer les travaux communs
étant entendu que chaque copropriétaire , y compris les trois associés, devaient auto financer
en sus de sa part des travaux communs, les travaux effectués sur les parties privatives. A trois
associés dont un architecte génial artistiquement mais atypique dans son mode de fonctionnement
il y eut dès le début des débats /Quand au fur et à mesure des ventes sur plans de surfaces à construire
ou à aménager les débats ont concerné quatre cinq six amis ou amis d'amis puis des inconnus
intéressés par le chantier en construction ce fut pire /
un premier débat se termina au tribunal , un autre encore
opposa deux copropriétaires qui se retrouvèrent au palais de justice/ C'est clair que cela augmenta
davantage les délais de livraison que les débats esthétiques et économiques ajoutaient à la
difficulté du chantier / mon épouse ma petite fille de 10 ans et moi fûmes les premiers à
emménager le 01/05/1995 dans un appartement en construction sans chauffage , sans eau
chaude, avec une porte d'entrée installée la veille….
La visite de PHILIPPE CANDELORO n'accéléra ni le chantier ni les ventes comme l'espérait
son préparateur physique ,le frère de l'architecte
La livraison très progressive des 10 appartements n'a pas réduit les conflits / Le recours
à un syndic professionnel non plus quand l'hyper individualisme de certains acquéreurs a
imposé l' abandon de la charge assurée bénévolement par les trois associés puis à
tour de rôle par d'autres copropriétaires
Un copropriétaire initial a transformé son lot en trois studios locatifs , l'architecte et son frère
ont vendu leurs appartements / JP Grimaud aussi/ le jardin , les caves espaces collectifs
programmés pour être aménagés de manière artistique ont été vendus et morcelés en lots privatifs
afin de boucler financièrement l'opération . Des appartements se sont revendus au 21° siècle à des
tarifs équivalents et supérieurs au prix de la propriété entière en 1992. Les liens d'amitié d'entr'aide et
de coopération entre les associés et certains copropriétaires en harmonie avec l'esprit initial du
projet ne se sont maintenus que minoritairement . JF DECHOUX est décédé peu
après son déménagement/ JP GRIMAUD a pris sa retraite dans le sud de la France
En 2017 j'ai moi même déménagé ne conservant qu'un des petits studios locatifs
en rez de jardin
Pourquoi ce témoignage aujourd'hui seulement ? parce que je viens de régler la dernière
mensualité d'un de mes prêts personnels contracté fin 1978 il y a 41 ans !!!!
comment ai je pu emprunter une somme d'argent en 1978 pour acquérir une résidence
principale en 1992 ? puisque en 78 j'ignorais que j'allais déménager de LONGWY à
Mercy le bas puis Metz en 1988 et que en 88 le 11 RUE MARCHANT n'était pas à vendre ?
pourquoi et comment j'ai habité de 1995 à 2017 à cette adresse vous le savez à présent mais
pourquoi ai je continué à rembourser jusqu'en 2019 ?
c'est encore plus long et compliqué que l'achat et la rénovation et cela ne
vous serait d'aucune utilité puisque LA SCUC fondée en 1952 a été dissoute:
les deux C DE SCUC RENVOIENT à coopérative de construction /Cette idée peut servir .