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Je me vide de ma paternité... cela continue de me réparer !
Mes enfants
Vos enfants ne sont pas vos enfants
Ils sont les fils et les filles
De l’appel de la vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous, mais non de vous,
Et bien qu’ils soient en vous
Ils ne vous appartiennent pas.
Je raconte
Si je devais avoir jamais oublié cela
Avoir ignoré ce que dit là Khalil Gibran
Je sais que depuis longtemps je serais mort
Je suis sauvé de ne jamais avoir eu sur mes filles
Qu’exigence de réciprocité en amour et respect
Je sais ne les avoir jamais privé de leur libre-arbitre
Je sais les avoir souvent mise en garde en adolescence
Que notre famille n’existerait que par notre volonté à tous
A savoir a vouloir la faire vivre dans le respect et l’amour
Dans la patience, la vérité, le souci des autres
Dans l’exigence de savoir respecter ses membres
Pour aimer les aimer et être aimé par eux
L’exemple de nos familles éclatées
Me semblait leur avoir appris déjà
Qu’une famille ne se construit pas
Si ces membres sont malheureux
Je raconte
Vintg-six ans de paternité partagés avec mes deux enfants
Passés à ne jamais les laisser penser que selon ma pensée
Passés à les accompagner dans leur vie en construction
En leur affirmant que m’aimer ne me faisait pas modèle
Leur imposant que savoir répondre à leurs questions
Ne les feraient jamais pas même une seule fois
Vivre par ma bouche leur prochaine vie d’adulte
Je me savais imparfait dans mes sentiments
Me sachant n’avoir eu de légitimité en famille
Je leur en ai donné par le cœur et la raison
Je me sais n’avoir commis qu’une erreur
Elle est irréparable je l’assumerai à vie
L’exigence sociale religieuse de leur mère
M’aura à leur cœur désigné paria
Dans leur vie de femmes
Sans place pour ma vie
Sans place pour nous
Sans place pour moi
Mes filles racontent
Avoir été heureuses avec moi
Avoir eu de la chance d’être aimées
Avoir jamais été honteuses de leur père
Avoir été heureuses de m’avoir eu pour père
Avoir été fières de m’avoir eu moi comme papa
Avoir eu en moi le plus solidaire de leur parents
Avoir aimé notre relation d’amour et de complicité
Avoir apprécié que je les laisse apprendre la vie
Avoir adoré leurs Noëls, anniversaires, vacances
Avoir eu réponses à leurs interrogations d’enfants
Avoir respecté leur mépris envers ma famille
Avoir jamais été abusées par ma pensée
Avoir eu la colère autorisée
Avoir vécu respectées
Je raconte
Ce qu’elles m’imposent
Depuis dix ans
Depuis six ans
Me libère moi
J’accepte
Aujourd’hui
D’être enfin
Que bafoué
Que Rejeté
Qu’éloigné
Qu’absent
Que renié
Que loin
Qu’ici
Je signe
Marc, Metz 2008
Marc, jamais un enfant
Marc, plus jamais père
Marc, là dans ses vies
Marc, apaisé / heureux
C'est mon amie Violette qui m'a envoyé le poème de
Kahlil GIBRAN
Je vous propose de le découvrir en utilisant le lien suivant.
Veuillez alors juste cliquer sur cette photo...
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Commentaires
Bonsoir Florence, tu as sans aucun doute et je le sais : raison ! Ce que je ressens aussi ce n’est plus que mes enfants m’aient repris ce que je leur ai donné avec amour mais que moi j’ai fini par accepter cette situation de rupture et que ce travail fait je me sente considérablement moins en souffrance… j’ai découvert que d’accepter de vivre dans des renoncements, même les plus terribles, me permet de vivre mille fois mieux que dans une relation médiocre et inconsistante… je t’embrasse, Marc, @ bientôt.
Ptitsa, il y est en très bonne place, je suis allé l’y découvrir. Je le trouve aussi fantastique et je suis ravi de l’usage que tu en as fait à ton tour. Je n’en suis nullement étonné. Je t’embrasse très fort. Marc.
J'ai mis ce poème en page d'accueil du blog où j'ai tenu le journal intime de la naissance de mon fils ... je le trouve tellement vrai.
Tout d’abord, je suis désolé de ne répondre que très tardivement à ce commentaire, avec le soleil, les affaires en amitié se repassent dehors, donc moins présent sur le clavier…
Moun bien sûr que non qu’un père renié ne sort jamais indemne de cette blessure. Oui ont pleure, on étouffe, on ne comprend pas ce reniement. Puis on le subi dans l’éloignement et le silence. Puis des années passent (10 ans !) et ce qui surgit de temps en temps n’est plus alors de la douleur mais du silence dans sa tête… Nous sommes très nombreux comme parents rejetés, tenus au loin, ignorés… Non Moun, je ne souffre plus, je me l’interdis car j’ai donné au bout de mes forces. Je suis allé constaté, qu’effectivement ce texte se dessine en calligramme féminin : ce dont je n’ai pas eu conscience du tout en construisant ce texte. Je te souhaite de rester toujours dans imaginaire d’un reniement… Non MOun, tu ne m’as absolument pas ; un seul instant mis mal à l’aise… Je sais et je peux parler de tout. Je te réponds par mon amitié, de Metz. Marc.
Je me vide de ma paternité... cela continue de me réparer !
Merci Malou de tout ce que tu m’as dit au sujet de ce poème et de mon parcours dans ma paternité. Je suis au bout de mon très long voyage dans ma « dépaternité » heureux et apaisé, alors non je ne me sens pas, PLUS, un père abandonné. Je le serais si je devais avoir eu à subir cela dans une vie isolée et sans amour. Je ne me sens alors pas abandonné mais juste et pour moi ce mot est techniquement parfait : renié !
Etre si totalement et absurdement renié ne fait en aucun cas de moi un homme abandonné par la vie, par sa vie… J’ai été père et aimé l’être pendant trente ans, puis j’ai été rejeté et renié… Je suis totalement là apaisé car même de ma colère je ne suis plus jamais encombré…
Bises, amicalement. Marc.
Du poème ,bien connu de moi, mis sur son blog par Violette et me voilà projetée dans le tien où je lis ta réponse en vers. Je suis impressionnée par ton talent de mise en vers et en "visuel" de tes ressentis. Cela me permet de te connaître un peu plus Marc et de toucher d'un doigt respectueux et léger le long chemin que tu as parcouru en tant que père "abandonné". Le terme est-il exact? Chapeau bas en tout cas d'avoir réussi à lâcher prise. Cela a dû être bien difficile et périlleux!. A bientôt Marc.Je t'embrasse.
Bonsoir Pédrolinho. Je vous accorde bien volontiers ce que vous pensez devoir être… mes enfants ne sont plus des anges qui m’apaisent depuis des années. Elles ne sont plus des diables qui me torturent. Je crois devoir avouer que moi aussi je suis agnostique intrinsèquement et sans aucune raison de cesser de l’être. J’ai eu la chance avec mes filles d’être en effet « père au paradis ». Mais je ne suis plus le bienvenu dans leur vies de femmes adultes. Je viens en dix ans de me réapprendre sans devoir, sans avoir à être père… Ce fut dur mais c’est fait. Je ne suis plus que moi et cela ne me rend plus malheureux, n’ayant jamais donné avec le cœur et mes tripes que le meilleur de moi avant d’être renié et rejeté. Merci de ton intervention, de ce commentaire. Amicalement, Marc. @ bientôt.
Merci Violette de me trouver prompt à répondre en vers ou en prose… Je ne peux qu’accepter ce commentaire mais en affirmant que j’y trouve beaucoup de plaisir. Je suis sans doute inspiré par Khalil Gibran autant que pas la gentillesse de la quasi totalité des commentaires reçues. Je t’embrasse. Marc.
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Nous sommes le dimanche 20 décembre 2009.
En cliquant sur le choix « commentaires sans réponse »…
Avec effarement je trouve celui-ci qui date d’une éternité.
Il fait partie de ceux restés sans réponse que là je trouve.
J’en suis navré et je m’empresse de le déplorer.
Vraiment désolé de l’avoir laissé sans réponse.
Je fais le choix d’utiliser un « copier/coller » pour lui répondre enfin.
Je me sais en train de reprendre contact avec certains d’entre vous.
Je me sais faire une réponse à certains jamais perdu de vue…
Je te souhaite de très belles fêtes de Noël et de fin d’année 2009.
@micalement, Marc de Metz.