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Je me souviens qu'il y a un an...
Septembre je suis chez eux bouleversé je pleureIls sont présents tous témoins et aussi acteurs
Sommes dans notre vie en famille heureuse unie
Ce soir là pourtant pulvérisée brutalement ma vie
Hurlements d’une mère contre ma seule présence
Mère crie père se dresse en combat de sa violence
Frère aîné soudain partagé entre sourire et stupeur
Une enfant fille princesse me regarde c’est ma sœur
Nul mot ne sort de moi j’ai la tête écrasée par la peur
Affreuses minutes que je sais en gestation de malheur
Prise de conscience odieuse de me savoir plus aimé
La honte d’être fils me vêt d’habits hideux imposés
Je suis seul accablé dans ma chambre je pleure
Je suis prisonnier de la mise à mort de mon cœur
Quinze ans je veux contre l’absurde entrer en guerre
Seul j’appréhende mon devenir abimé le cœur amer
Définitive rupture sans pardon possible s’impose à moi
Je me découvre affairé en révolte sous leur propre toit
Soirée en bascule entre respect-amour et profond mépris
Amour pour eux j’ai fait alors le deuil au bout de leurs cris
Années d’après en cascade de brimades violentes
Rebelle dans ces années vécues en crises permanentes
Solitaire je m’y suis dépouillé de mon amour pour eux
J’entrais dans un drame eux deux s’y trouvaient heureux
Un homme au bout de sa vie pour l’éternité repose en terre
D’autres pleurs que les miens sont versés pour ce père
Deuil pour moi accompli au fond de mes quarante années
Cinquante-cinq ans est âge apaisé en souffrances oubliées
Passé révolu d’une vie heureuse assassinée par parents
Victime d’une maltraitance verbale proférée en cris déments
Perte à jamais avérée de ce qui me faisait être fils heureux
Mon père vient de mourir sans que j’en sois malheureux
« Mon père vient de mourir sans que j’en sois malheureux… ». Mon père est mort depuis un an et je n’ai pas oublié cette date. Je n’ai au bout de cette année rien à changer dans mes mots. Certitude est mienne ce matin au fond d'une première année sans lui et j’écris aujourd'hui : « Mon père n’est plus vivant sans que j’en sois malheureux ». Depuis septembre 1968 lui et moi avons cessé de nous aimer en même temps que ma mère et moi avons cessé de nous aimer. J'avais alors quatorze ans et j'ignorais que ma vie venait d'être définitivement bouleversée et qu'elle se passerait en Lorraine pendant que ma famille elle vivrait en Provence...
« Le Palais de Justice de Metz est un palais / 1...Metz : j'ai ouvert le sarcophage de mes passés ! »
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Commentaires
Merci Lorraine. Si je n’étais pas convaincu qu’il y a souvent de nous dans les mots que d’autres écrivent, jamais je n’oserais envahir l’espace de lecture de quiconque… Il y a une presque trentaine d’année, je me suis rendu compte que tout ce que chacun de nous vit, ressent, subit l’a été depuis des siècles par d’autres et le sera encore… Je traduis ma vie en mots, c’est vous qui donnez de la valeur à ces mots qu’au travers de qui vous êtes au moment où vous les découvrez… Je t’embrasse, @mitié de Metz, Marc.
les blessures de l'enfance reste à vie je t'embrasse et te remercie il y a un peu de chacun dans tes lignes
je t'embrasse et bonne journée marcMerci Loic, je n’en ai moi pas eu mille mais juste celles nécessaires à me souvenir et à avoir eu envie de republier ce texte écrit un an avant… Bonne journée l’ami, @mitié de Metz, Marc.
Oui Violette, j’ai écrit ce texte au moment du décès de mon père il y a un an. Je précise qu’un an plus tard, rien ne me donnant envie d’en changer le moindre mot, je le republie tel qu’écrit dans mon actualité d’alors. Avoir la tête ailleurs signifie le plus souvent que le cœur est peut-être lui là-bas dans ton ailleurs qu’à toi… Je te souhaite que dans cet ailleurs tu y passes quelques beaux moments dans de beaux souvenirs… Je t’embrasse, @mitié de Metz, Marc.
Un article que tu avais déja écrit non ?
Aujourd'hui l'inspiration m'a quittée, j'ai la tête ailleurs... Un ailleurs pour moi seule..
je t'embrasse
VioletteCe cataclysme familial m’a été imposé par mes parents en septembre 1968. Ce n’est qu’en fin d’année 1999 après qu’un autre événement m’aie été imposé et ce soit traduit par un autre rejet me concernant que j’ai enfin accepté de renoncer et que je me suis délivré définitivement de ce qui si douloureux me tenait prisonnier de ma famille. Trente ans ! Oui, j’ai eu besoin d’une trentaine d’années pour apprendre que le plus souvent son salut est dans « l’égoïsme et le refus de satisfaire les autres qu’en s’oubliant et en se reniant ». Je ne sais pas combien de temps je vais encore vivre, ce que je sais c’est que je vis délivré et satisfait de l’être définitivement et sans plus rien qui me relie à celles et ceux qui si lamentablement m’ont désigné indésirable dans leur vie… Personne ne rajoutera plus jamais une autre année à ces trente ans de vie bouleversée, personne… Merci pour ce commentaire, Marc, @mitié de Metz.
Moins tristes souvenirs depuis que tous les deux ils ne sont plus là et que moi j’ai survécu. C’est un étrange sentiment que celui d’avoir compris depuis que j’ai eu quinze ans qu’un jour ce sont eux qui pourraient avoir besoin de moi si : vieux et malades et d’avoir alors su déjà que je ne serais pas « un fils » s'il devaient alors me prétendre des leurs… Moins tellement triste après que j’ai su refuser de faire semblant d’être un fils aimé en refusant de le revoir malade et d’aller à Toulon à son chevet. Je n’ai pas voulu participer à ses obsèques,. J’ai refusé d’y être par respect pour la peine de ma sœur et de mon frère. @micalement Solange , Marc de Metz.
Je ne suis plus brisé, plus, car…
Je n’ai plus quatorze ans…
Je ne suis plus captif de l’arbitraire de mes parents…
Je ne suis plus dans les secrets de cette famille à m’y battre seul contre eux…
Mais oui, je dois à mes chers parents d’avoir vécu une vie à l’envers.
Mais oui, je leur dois d’avoir été brisé pendant des dizaines d’années.
Mais oui, je vais leur devoir de m’avoir spolié de ce qui aurait du être ma vie…
Je ne suis plus brisé mais je reste en colère d’avoir été sacrifié dans une famille qui s’est imaginée être parfaite et honorable… pendant que j’y crevais à cause uniquement de mes propres parents si parfaits au demeurant selon les apparences !
J’ai écrit, je ne renie rien, mes mots me racontent ma vérité…
@micalement, Marc de Metz.
cher marc...c'est vrai que la norme sociale nous oblige à des compromissions pour ne pas déplaire ou être dans la "bonne" attitude ..
la sagesse et la force sont d'être soi, d'être selon son coeur (et de laisser les autres dans leur propre choix )
il en faut des blessures pour le comprendre et surtout parvenir à le vivre..
il est juste de se préserver et d'être heureux avec celles et ceux qui te donnent la joie de vivre..
amitiés
jzBonsoir Gavroche, je comprends que tu puisses ne pas avoir plus de mots : ce n’est pas une belle histoire de famille. Ceux que je lis de toi me suffisent amplement. Ce n’est qu’un témoignage, celui d’une partie de ma vie. Il date déjà que du passé, je n’en parle que pour ne pas me renier et peut-être aussi pour exprimer que non la vie n’est pas toujours belle et qu’une famille n’est pas toujours et loin s’en faut l’endroit dans lequel un enfant ou pas est protégé… Merci pour ce commentaire, il me touche beaucoup. Je t’embrasse, @mitié de Metz, Marc.
Je te sais Arwen, en te lisant, avoir compris que j’ai le droit de m’affirmer dans ma façon de gérer le décès de ce père. Je prends le risque avec ces mots d’être perçu comme un épouvantable fils : je l’assume !
Lorsque je me suis découvert dépouillé de tout ce qui devait me donner confiance en moi, j’ai souhaité mourir. J’ai flirté avec le suicide pendant près de quatre ans. En en revenant abimé, blessé, effondrée et ce contre ma volonté, quelque chose s’est passé en moi. J’ai compris que j’avais acquitté le prix à payer pour avoir le droit de vivre…
C’est ce que je fais depuis en n’autorisant personne à être hostile à ma vie, à mon devenir comme l’auront été mes parents lorsque j’ai eu l’âge de quatorze ans ! Je me suis battu et au bout de ce combat, je suis là dans une autre vie, une vie qui me rend heureux car elle n’accorde plus de place à qui prétend ne m’aimer qu’à ses seules conditions. Je suis vivant, heureux, satisfait et cela vaut tous mes renoncements !
Merci mon amie pour ces mots qui me touchent et qui me permettre de me supposer, pour qui accepte de me rencontrer, pouvoir être autre chose qu’un fils, qu’un père que l’on rejette un jour après l’avoir aimé et avoir été aimé par lui pendant des années. Merci Arwen et surtout prend soin de toi, de ton devenir, de ton futur… Je t’embrasse, @mitié de Metz, Marc. @ bientôt dans des mots parlés.
Les dates qui me relient à mes passées sont et resteront celles qui concernent mes parents, celles qui concernent mes deux filles et même celles qui concernent mon frère et ma sœur. Avec eux les relations n’ont plus jamais été naturelles et vraiment fraternelles depuis quarante ans. Elles viennent de se réduire encore depuis le décès de notre père, je m’y attendais, je n’en suis pas surpris : plus rien ne me surprend et ne me déstabilise de ce qui vient de ma famille.
Je n’ai pas pleuré, pendant la maladie de ce père devenant vieux, dépendant et mortel. Je n’ai pas accepté d’y être présent pour n’y satisfaire que son égo (*) car il prétendait vouloir partir qu’après avoir eu ses trois enfants à son chevet avant de partir… (*) celui aussi de mon frère et de ma sœur…
Je n’ai pas participé à ses obsèques alors que j’étais ce jour là à Toulon. Cette vie m’aura imposée de faire le deuil de ceux que j’ai aimé le plus au monde : de leur vivant ! Je n’autorise personne à m’impliquer dans des faux-semblants qui n’ont de but que de satisfaire des exigences sociales alors que les seules que j’accepte de satisfaire sont celles de l’amour, de l’amitié, de l’affection.
Je me suis donné le droit de ne pas être concerné par tout ce qui se passe pour celles et ceux qui peuvent m’avoir terriblement blessé, trahi et rejeté et imposé de me savoir indigne d’eux. Je sais que beaucoup d’entre-nous acceptent pour mille bonnes raisons de faire-fi de leurs sentiments et de satisfaire ce que des personnes aimées attendent d’elles : je me déclare en être définitivement incapable.
Je t’embrasse, @mitié de Metz, Marc.
J’ai tourné dix mille pages avant de tourner la dernière il y a un an.
Je n’oublierai jamais car ma vie a été depuis 1968 mise à l’envers…
Elle l’a été avec une violence inouïe inconcevable dans ma famille.
J’y vivais enfant heureux, aimé, protégé et confiant dans la vie.
J’avais une famille, une fratrie, ma vie était celle d’un enfant heureux.
Je vais avoir traversé cette vie sans y avoir été aimé des miens…
Dur et destructeur a été ce renoncement. Facile est ma vie de l’autre côté.
C’est celle que je vis car mes passés me protègent dans le présent et l’avenir.
Rien n’est jamais plus anodin pour moi car je m’aime être un survivant…
Etrange que ma vie ne peut n’être partagée avec personne de mon sang.
Bonheur réparateur qu’elle le soit avec qui j’aime la partager.
@micalement, Marc de Metz.
Pensées amicales Marc
au nord je me suis retrouvée seule, isolée non pas de ma famille mais des amis, et depuis que je suis à marseille, des décès sont intervenus dans ceux qui m'ont rejeté et par convenance et pour suivre les conseils de ma mère,il m'a fallu tout de même présenter mes condoléances aux membres de leur famille, cela a été dur et je te prie de croire que je les fais mais rien n'était profond et pensé de ce que je disais et je n'ai éprouvé aucune peine pour ces gens
tu vois nous n'arrivons pas à oublier le mal que nous avons subi et aux dates anniversaires, certes noys ypensons mais sans aucun ressenti d'émotion, d'amour et même les larmes ne viennent pas ou plus
courage tout de même et bises
Je suis boulerversée par tes mots, des mots qui m'ont frappé en plein coeur, et des larmes versées...C'est terrible ce que tu as vécu et je comprends très bien que ce décès de ce père absent même si c'est une date que l'on oublie jamais, ne te rend pas malheureux....
Tu es aussi la preuve vivante que l'on peut renaître de ses cendres tel le phoenix malgré les tempêtes et les bourrasques qui traversent notre vie...
Je me répète sans arrêt tes mots, ces mots que tu as su trouver, ces mots qui m'ont apaisé et pour cela je te remercie pour ton amitié si chère à mon coeur....
Si tu n'existais pas il faudrait t'inventer mon ami...Alors merci d'être là, merci d'être toi, merci d'exister...Et j'espère bientôt pouvoir échanger des mots parlés....
Je pense bien à toi....Je t'embrasse très fort
@mitiés de Moselle-Est
Arwen
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qu'il faudraient,je ne puis que t'assurer de mon amicale comprehension
qui sommes nous pour s'octroyer le droit de savoir qui a raison
seul le coeur souffre et ca je le comprend
gavroche