Metz est riche de ses très belles et anciennes églises. Je vous invite à en découvrir une qui se dresse fièrement dans le ciel du quartier Impérial sa nef de béton.

La décision de donner au nouveau quartier Sainte-Thérèse une église a été prise en 1932, à l’époque où, depuis 1914, à la fin de l’annexion allemande, Metz avait eu soin de redonner à ses nouveaux bâtiments une architecture française. En effet, ce quartier créé et urbanisé par les allemands durant les quatre décennies d'une occupation douloureuse possédait une multitude de grands bâtiments publics à l’architecture allemande particulièrement marquée. Elle l’est toujours.

C’est un projet, très controversé car révolutionnaire qui a été choisi après bien des années de querelle entre les anciens et les modernes et malgré l’opposition de l’évêché.

Débuté en 1938, le chantier fut interrompu par la guerre et par la deuxième annexion de Metz par les Allemands. Ces hôtes alors indésirables avaient envisagé de détruire ce qui était déjà construit. Pour les besoins de la guerre, ils raflèrent tous les matériaux du chantier en cours.

Ce n’est qu’à partir de 1950 que les travaux purent reprendre. L’église de 1 400 places a été bénie en 1954. En 1963, elle fut achevée par l’élévation de cette immense flèche qui pointe à 70 mètre de haut. C’est le grand bâton de pèlerin. Cela mis fin à un chantier qui a duré 25 ans !

L’église Sainte-Thérèse a une longueur de 77 mètres, une largeur de 25 et une hauteur de 30. Sa nef grandiose en béton est surprenante par son architecture qui finit par avoir celle d’une cathédrale gothique moderne. Ce sont ses piliers obliques, visibles sur ses façades, ils se prolongent en arcs brisés jusqu’à la voute, qui lui donnent ce cachet exceptionnel.

1 600 m2 de claustras en façade, sous la forme de plaques de verre encastrées dans le béton, et de splendides vitraux bleus et rouges autour du chœur donnent à cette église sa beauté et son âme.

Édifiée sur les plans de l'architecte Roger-Henri Expert mort en 1955, terminée ensuite par son ancien élève Henri Rémondet, cette église fait l’objet d’une nouvelle rénovation pour pallier aux dégâts provoqués par la pollution et ceux induits par la fragilité de ses éléments, en particuliers les claustras sur ses façades. Un arrêté de classement au titre des Monuments historiques, pris en date du 17 novembre 1998 la protège et facilite la réalisation des travaux en cours.